La renaissance du vélo artisanal français : Le Concours de Machines

La première fois que j'ai entendu parler du Concours de Machines en début d‘année, j’ai immédiatement été emballé : une course regroupant des vélos, assemblés dans la tradition des grands constructeurs français et des champions des années 40 et 50, plus connus aujourd’hui sous le nom de Randonneur ou Randonneuse. La machine et son cycliste doivent passer trois tests distincts, une course sur route de 235 km avec plus de 4000m de dénivelé, un contre-la-montre en montagne de 55 km, et 70 km sur gravier, tout cela réparti sur trois jours dans la magnifique région d’Ambert, en Auvergne.

Ceci n’est pas juste une course, c‘est aussi un challenge. Celui de construire le vélo le plus polyvalent qui soit : aucune modification ne peut être apportée au vélo durant les trois jours. Dans la tradition des courses d’antan, il existe plusieurs contraintes, telles que la limite de poids, l’ajout d’un système d'éclairage autonome, et un système permettant de transporter 10 exemplaire du magazine 200 d’un poids de 3,3 kg, pour ne citer que quelques-unes de ces contraintes. Le règlement complet explique le système de points, bonus ou pénalités, octroyés et vérifiés par un jury d'experts indépendants. Challenge accepté!

La conception de ces machines requiert beaucoup de préparatifs en amont. Je me suis rendu à Ambert afin de tester les épreuves par moi-même pour avoir une idée du parcours et de ses conditions. Par conséquent, j’ai décidé de construire un vélo qui fasse honneur au design de ces cadres mythiques créés par des constructeurs tels que René Herse à l’époque. Il fallait également qu’il puisse offrir le confort et les performances des composants modernes, en gardant toujours à l'esprit la durabilité tout en mettant en avant le choix de chacun des composants. Par conséquent, la plupart de ces composants sont fabriqués avec le même attention du détail que vous pouvez attendre d’un vélo artisanal, tels que le pédalier (White Industries), les moyeux (White Ind. and SON), les freins (Paul Components) et les lumières (à nouveau SON).

Le cadre est d’une construction classique en acier à raccord, utilisant des tubes Columbus Spirit pour le triangle avant et des tubes Columbus SL pour l'arrière, maintenus par des raccords René Singer, développé par le maître Richard Sachs. La fourche a été construite à partir de fourreaux Kaisei « Toei Special » et cintrés à la main pour créer une géométrie avec une chasse moyenne permettant une conduite fluide avec chargement frontal et procurant une légère suspension. La sensation de suspension est accentuée par les pneus léger Compass 32mm, développés pour la course sur route et sur gravier. Pour la performance en course la machine est équipé d’un groupe Sram Force 22.

Et voilà, la machine est prête et le pilote Martin Breuvart de Lille aura l'honneur de l’harnacher à travers les différentes étapes.

Quelques photos de la production sur flickr